Matheran et son Toy Train

Départ ce matin 7h pour rejoindre le petit village de Matheran. Après les klaxons et le trafic dense de Mumbai, on s’est dit que ça serait pas mal pour changer d’air d’aller visiter ce petit havre de paix. En plus, gros avantage, Alysha nous a proposé de garder nos 2 gros sacs donc nous partons là bas en mode « léger ».

C’est la maman de Choupi qui nous en avait parlé avant notre départ suite à un documentaire qu’elle avait vu à la télé. Un grand merci à elle pour ce bon plan car ce n’était pas prévu sur notre route initiale et ça valait vraiment le coup d’oeil ! Ce village est perché dans la montagne et un des grands avantages est qu’aucun véhicule motorisé n’est autorisé à y circuler. Il se situe à environ 80 kms de Mumbai et on peut y aller en train. Ce qui nous avait fait craquer au delà des paysages, c’est que pour monter et descendre à Matheran, il y a un petit Toy Train. On voulait faire celui plus connu dans les environs de Darjeeling mais notre timing ne nous le permettait pas.

Matheran, nous voilà !

Le trajet est assez long : premier train de chez Alysha à Mumbai CST puis deuxième train de banlieue en direction de Neral. Pour le premier train, on est arrivé un peu à l’arrache donc on a sauté dans le train quand il était en train de partir… Autant dire qu’il ne faut pas se louper ! Du coup, on n’a pas pu aller dans la deuxième classe que nous avions réservée et on s’est retrouvé dans la sleeper class, la classe la plus basse avec les sièges en bois.

En Inde, les trains sont tout le temps ouverts, il n’y a pas de porte qui ferme. C’est toujours assez folklorique quand on arrive à une station et que les gens poussent d’un côté pour descendre et que les autres poussent pour monter. Enfin quand je dis pousse c’est un euphémisme…

De Neral à Matheran, comptez environ 2h. Je dis environ, car les horaires des trains restent assez aléatoires. Parfois ils s’arrêtent en pleine voie (comme en France) mais mettent pas mal de temps à redémarrer.

Arrivés en gare de Neral, on va direct aux guichets pour réserver le Toy Train mais pas de bol, il est complet pour la journée 🙁 Nous ne ferons donc pas la montée avec le train mais en taxi, qui au passage essaie de nous arnaquer de 30 roupies, grand classique.

On arrive donc à Matheran vers midi, plein de gens nous sautent dessus pour savoir si on voulait monter à la station en cheval sous prétexte que pour arriver à la rue principale du village il reste encore 3kms. On est en forme et on a pas les gros sacs, donc on y va à pied après avoir payé le droit d’entrée à la station (50 roupies, soit < 1 euro pour les 2).

Heureusement, c’est tout de suite plus calme passé ce chahut de départ, et on peut commencer à apprécier la station. Une fois la rue principale trouvée, on se met à la recherche d’une guesthouse. On visite un truc vraiment tout miteux, avec un cafard qui traîne, et une chambre vraiment glauque pour 7200 roupies soit plus de 100 euros les 2 nuits… On passera donc notre tour pour celui-ci. On va dans un autre qui est complet. Bonnnnnnnnnnnnnnnnnnn… Un mec nous alpague, on va voir avec lui les chambres qu’il propose, il y a une superbe vue et la chambre est correcte (correcte est le mot, pas le grand luxe mais de quoi dormir convenablement). On pose donc les affaires et on part à la découverte de Matheran.

Matheran est constitué de tout un ensemble de points de vue, plus jolis les uns que les autres et pour les atteindre il faut marcher dans la forêt, ce qui est plutôt agréable après avoir subi les fortes chaleurs de Mumbai.

Pour finir notre première journée, nous nous dirigeons vers le Sunset Point qui répond au doux nom de Porcupine Point. Superbe coucher de soleil dans des paysages un peu brumeux… Magnifique !

Mais qui dit coucher de soleil dit nuit juste après… donc on se retrouve obligé de prendre un cheval pour rentrer, nous qui ne voulions pas trop en faire car ça sentait l’arnaque à plein nez. Et comme on n’a pas le choix, le palefrenier n’hésite pas à pratiquer son prix le plus haut, non négociable. Le chemin de retour n’étant pas éclairé, et comme dans la forêt c’est plutôt glissant par endroits, on accepte. On rigole quand même bien sur le cheval même si Tibal manque de tomber une bonne dizaine de fois car la selle de son cheval n’est pas bien fixée.

De retour au village, nous allons faire un tour dans la grande rue et nous découvrons avec joie une mela. En Inde, une mela est une sorte de petite fête foraine avec des attractions pour petits et grands. Donc ni une ni deux on s’est payé un petit tour de grande roue pour finir en beauté la journée ! Mais pas n’importe quelle grande roue… Celle là était entièrement mécanique, actionnée par 2 ados super agiles qui courent dans la roue comme un hamster dans sa cage !

Après une nuit un peu agitée, (en effet les chiens et les singes,nombreux dans la station, se battent toute la nuit sous nos fenêtres), nous nous décidons à marcher vers d’autres panoramas.

Le Grand Canyon de Matheran

Comme Matheran est assez isolée, l’électricité n’est pas en continu, il y a donc régulièrement des coupures de courant. Idem pour l’eau. Au début, on croyait qu’il y avait des cigales dans les arbres car on entendait «sssss ssss ssss» en continu mais sans savoir d’où ça venait. En fait, ce n’était que les poteaux électriques qui imitaient le chant des cigales 🙂

Nous quittons la rue principale pour nous enfoncer un peu plus dans le village et là on fait le plein de photos avec de nombreux sourires échangés et parfois même des gens qui nous invitent chez eux pour simplement discuter. Un papy nous raconte et nous montre plein de photos de capitaines d’Air Canada ou de Bristish Airways qui sont venus le voir à Matheran. Il garde tout précieusement avec lui (photos et articles de journal), c’est touchant. Les photos datent des 80‘s et c’est plutôt drôle de revoir le look de l’époque, genre Derrick, au fin fond de l’Inde 🙂

Environs de midi, petit repas et premier lassi. Mmmmm c’est trop bon ! Pour ceux qui s’inquiéteraient de la santé de nos estomacs et de notre tube digestif, tout va bien. On goûte à tout, rien n’est trop épicé et pas de problème pour l’instant de ce côté là 🙂

On continue donc l’après midi en allant voir différents panoramas impressionnants : Echo point (comme son nom l’indique, c’est l’endroit idéal pour crier contre la falaise et entendre la falaise vous répondre), Charlotte Lake et d’autres. Ces paysages sont impressionnants, ça ressemble au Grand Canyon tellement les falaises sont abruptes et les couleurs orange-rouge. Ici, on peut même faire de la tyrolienne dans le vide, entre les 2 falaises… Ils appellent ça «the great crossing». Personnellement, quand le gars est venu nous demander si on voulait le faire et qu’on a vu qu’il n’y avait que deux mousquetons pour la sécurité, on a pas hésité longtemps pour dire non.

Petite astuce du jour : Choupi a découvert comment tirer une chasse d’eau quand il n’y avait plus de chasse d’eau justement. Verser plusieurs seaux d’eau dans la cuvette et à force ça part. Magique !

On a appris également comment sécher le linge. 1) Faire un petit feu dans un four à l’extérieur. 2) Enrouler vos vêtements dans un gros sac en tissu et serrer très fort le tout. 3) Mettez le sac au dessus du feu et attendez une nuit. On a pas testé si les habits avaient un petit goût de fumé ou non 🙂

Retour sur Mumbai

Le lendemain, nous nous sommes levés (pour changer) à 6h pour quitter Matheran à la fraîche. Comme on avait pas pu prendre le train pour la montée, on l’a pris pour la descente. On avait réservé les billets le jour de notre arrivée pour être sûr d’avoir de la place car il n’y a que 100-120 places et le train ne fait que 3 ou 4 allers-retours dans la journée. Avant le départ du train, nous assistons à un très chouette lever de soleil, l’occasion pour les indiens de nous faire prendre des poses bien kitschs et de nous prendre encore et encore en photo. Au passage, Choupi se fait choper ses biscuits par un singe plutôt costaud.

Le klaxon du train retentit, nous voilà donc partis pour 2h de trajet avec le Toy Train (contre 20 à 30mn en taxi), ce qui nous permet d’observer tranquillement la végétation luxuriante et le jour qui se lève dans ce petit paradis.