Paysages lunaires du volcan Bromo

Après l’échec du Kawah Ijen (cf article précédent), nous prenons la direction d’un des autres volcans de l’île de Java : le Mont Bromo. Aux dernières nouvelles, le volcan est actif mais non dangereux, espérons que ça soit vrai 🙂 Le Gunung Senaru, qui se trouve à quelques kilomètres, est par contre lui particulièrement actif et le site gouvernemental déconseille de s’en approcher. Nous devrions en rester éloignés donc pas de souci. C’est donc parti pour un volcan et des paysages lunaires !!!

15 mars. Le genou de Choupi allant mieux après un jour de repos à Bondowoso, nous prenons le bus pour Probolinggo. Sympa les noms de ville dans ce coin de l’Indonésie 😀 Avant d’arriver à la station de bus, un mec monte dans le bus et nous dit de descendre. Il vend des tours pour aller à Bromo. Après nos péripéties, on se méfie mais vu que Choupi ne peut pas galoper, on se dit qu’un tour “tout compris”, qui évite à Choupi de courir partout, ça peut être pas mal. Il nous propose donc de prendre un bus pour aller à Bromo. Là haut, on passera la nuit dans la guesthouse de notre choix et une jeep viendra nous chercher à 4h du matin pour aller voir le lever du soleil sur Bromo et ensuite aller l’escalader. On accepte mais on ne paye pas l’intégralité de la somme,  on ne fait qu’un dépôt.

Lever du jour sur le parc de Bromo

On monte donc dans un minibus pour faire le trajet Probolinggo – Bromo. Arrivés là haut, les guesthouses sont vraiment chères et vraiment insalubres. En plus, il fait hyper froid : 8 degrés. Et ils annoncent 2-3 degrés dans la nuit 🙁 Le plan B, c’est d’occuper des “bouts” de maison sous louées par les habitants. On louera donc un appartement tout pourri pour la nuit avec un salon et 2 chambres et une salle de bains avec des trous dans les murs, ce qui laisse entrer tout l’air glacial.

On dîne dans un des seuls warungs (restaurant local) ouverts dans le village. L’ambiance est celle d’un petit refuge montagnard. Dehors, la nuit tombe et la pluie aussi 🙂 Il y a également des Allemands qui sont venus pour le volcan et un Français qui débarque en petite tenue (short et tee shirt) malgré le froid. Ca fait 12 mois qu’il voyage entre l’Inde et l’Asie du Sud Est en faisant des colliers/bracelets en noix de coco. Après le repas et quelques discussions, on se prépare à rejoindre notre chaumière, qui n’a pas l’électricité en continu. Assez comique comme situation ! Dehors, le vent souffle énormément et rentre dans notre salle de bains en murmurant de longs soupirs.

Pour demain, on espère deux choses : que le temps soit dégagé pour le lever de soleil (histoire de voir le volcan) et que la jeep sera bien là à l’heure. On se couche à 21h30 tout habillés dans nos sacs de couchage.

16 mars. Réveil à 2h30 au lieu des 3h30 prévues. Hé oui, il y a une heure de décalage entre Java et Bali 🙂 On se rendort et on loupe le deuxième réveil à 3h30. On se réveille donc en urgence à 3h45… Ouf ! Comme on ne prend pas de douche (vraiment trop froide cette salle de bains !), on se dépêche de manger un petit truc et on sort pour aller au rendez-vous fixé avec la jeep à 4h.

4h : la jeep n’est toujours pas là et on commence à bouillir d’impatience. On pense direct à une énième arnaque… Heureusement, une jeep arrive à 4h15. A son bord, 3 autres personnes alors qu’on devait être en jeep privé. Tant pis, pas le temps de discuter et ça ne nous dérange pas, on se tient chaud 🙂 La jeep nous dépose dans un chemin qui monte jusqu’au point de vue qui surplombe le mont Bromo et où nous devrions voir le lever de soleil. Pour l’instant, il fait nuit noire, on s’éclaire à la lampe de poche et Choupi lutte pour que ses jambes ne lui fassent pas trop mal sur le chemin caillouteux. Trente minutes plus tard, nous arrivons en haut. Quelques autres touristes sont là mais il n’y a pas foule.

On attend en sautant sur place pour ne pas prendre froid. Des Indonésiens ont installé des petits stands pour vendre des cafés, chocolats, soupes et autres gourmandises… Pas bête ! Le jour se lève, le paysage est très brumeux, on se demande même où regarder tellement on n’y voit rien. Après quelques minutes d’attente, comme par magie, le panorama se découvre et on aperçoit la plaine désertique aux allures de steppes lunaires ainsi que les volcans. Su-bli-me ! On prend quelques photos et on redescend doucement à la jeep pour cette fois aller voir le cratère du volcan de tout près. On aura même eu le droit à un timide lever de soleil rouge au loin.

Ascension du volcan

Une fois arrivés sur la plaine jouxtant les volcans, il faut encore monter jusqu’au sommet, à pied. Des mini tempêtes de sable viennent nous frapper le visage. Les paysages ressemblent désormais à un mix de steppes mongoles et de canyons lunaires. Des Indonésiens insistent lourdement pour que les quelques touristes présents empruntent leurs chevaux mais nous ne céderons pas vu le prix exhorbitant. On avance donc en franchissant les canyons et en admirant la beauté unique du paysage.

On a à la fois un volcan inactif et un actif l’un à côté de l’autre. On arrive donc à l’escalier final : 250 marches à gravir et c’est fini 🙂 Là haut, le cratère béant nous ouvre sa gueule et lâche quelques légères fumerolles. Carrément impressionnant ! Une légère odeur de soufre nous chatouille les narines. On prend quelques photos mais c’est assez difficile de se rendre compte avec de simples photos de l’ambiance qui se dégage de ce phénomène naturel. Des Indonésiens vendent des bouquets de fleurs sèches que l’on peut jeter dans le cratère du volcan. Si vous y arrivez, votre voeu se réalisera !

On redescend à la jeep par le chemin pris à l’aller en prenant encore quelques photos de ce paysage époustouflant. On a juste le temps de manger un petit morceau et le bus qui doit nous ramener sur Probolinggo est déjà là. Dans le bus, des Français en tour organisé nous disent qu’ils vont au Kawah Ijen après. On leur explique que pour l’instant c’est grillé car il est fermé. Au début, ils ne nous croient pas puis après nos explications se demandent ce qu’ils vont faire. En effet, ils ont déjà tout payé pour y aller et c’est dur de négocier avec les agences une fois le ticket payé. On arrive à l’agence de voyages qui nous avait vendu les tickets vers 10h. Les Français s’expliquent avec l’agence (qui dit ne pas être au courant de la fermeture des lieux… Vrai ou pas, on ne saura pas ! C’est assez flou les informations disponibles sur l’état d’un volcan à l’instant T) et à force d’insister, l’agence change l’itinéraire pour les ramener direct sur Bali.

Pour notre part, nous faisons nos adieux à Nilu, avec qui on a passé des moments épiques 🙂 Puis on prend le bus qui doit nous emmener à Jogjakarta. Dans le minibus, on est avec 6 Chinois hyper bruyants. On arrivera après 12h de route ultra crevantes à minuit dans la ville de Jogjakarta. Après quelques échecs pour trouver une guesthouse, on se rabattra sur une guesthouse un peu plus luxueuse que d’habitude pour se remettre de nos dernières émotions. Au menu, piscine, petit jardin et chambre hyper mignonne. Parfait pour découvrir la ville et le temple de Borobudur !